Communiqué de Ensemble. Une réforme pénale pas à la hauteur des enjeux.

C'est un projet de loi de réforme pénale revu à la baisse qui est examiné par les députéEs depuis mardi 3 juin.
Annoncée par C. Taubira dès son installation au ministère de la Justice, il devait être d'une autre ampleur.
C'était sans compter avec la pression des lobbys sécuritaires du tout répressif dénonçant sans relâche le soi-disant laxisme de la ministre de la justice et du gouvernement. Et le gouvernement a plié devant cette offensive !
Jamais les prisons n'ont été aussi surpeuplées : 68 643 détenus au 1er mai 2014 pour 57 000 places. Avec les conséquences que l'on peut imaginer sur la dégradation des conditions de vie pour les détenus.
La seule réponse de l'UMP c'est : construire encore et encore de nouvelles prisons.
Le résultat est un projet de loi qui ne va pas au bout d'une réforme nécessaire alors que de nombreux pays ont développé les alternatives à l'enfermement.
Certes, les peines planchers vont être supprimés pour les majeurs comme pour les mineurs.
Mais, s'agissant des mineurs, les tribunaux correctionnels mis en place à l'époque de Sarkozy ne seront pas abolis.
Et la rétention de sûreté non plus.
L'UMP et la droite tirent à boulets rouges contre la contrainte pénale qui donne le pouvoir au juge d'apprécier si la peine peut s'effectuer ou pas hors de la prison.
Ses détracteurs oublient volontairement toutes les contraintes qui lui sont attachées et l'incarcération possible si celles-ci ne sont pas respectées.
Pour « Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire », cette réforme pénale, édulcorée par la volonté de F. Hollande et M. Valls, n'est pas à la hauteur des enjeux : rompre avec la spirale de l'enfermement et l'empilement des lois sécuritaires, héritage de l'époque Sarkozy,  et donner toute sa place à la prévention, aux alternatives à l'incarcération et à la réinsertion. 
Il faut que tous les moyens soient donnés au Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) afin qu'il ny ait plus de sortie sèche sans aucun projet de réinsertion;

Le 5 juin 2014.

Article