Malgré la défaite, une expérience porteuse d'avenir

Saint-Ouen est la seule ville où la gauche fait 63 % au 1er tour et qui passe à droite au 2e, dans un duel.

Pourtant, notre campagne y a été plus longue, citoyenne et populaire que d'habitude1. Même s'il reste des progrès à faire, ce fut la meilleure de notre vie.

Avec 37 %, la droite n'a pas progressé au 1er tour, mais l'emporte avec 53 % au 2e.

La gauche gouvernementale a retiré sa liste sans fusionner avec la nôtre et a lancé un timide appel à battre la droite, qui dissuadait de le faire tant il nous condamnait. En coulisse, une campagne a été menée pour appeler à voter à droite.

La droite l'a emporté avec une grande partie des voix de la gauche gouvernementale, 409 électeurs de plus au 2e tour n'expliquant pas ses 2 265 voix supplémentaires.

L'objectif du PS d'éliminer le Front de gauche afin d'être hégémonique à gauche et d'empêcher l'alternative au capitalisme n'est pas nouveau. Bruno Leroux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a choisi d'être 3e sur la liste de la gauche gouvernementale, plutôt que d'essayer de reconquérir sur la droite la mairie d’Épinay-sur-Seine qu'il avait perdue.

Saint-Ouen était aussi une cible particulière car fer de lance de la lutte contre la spéculation immobilière1. Droite et gauche gouvernementale voulaient en finir avec cette politique.

En jeu : des milliards pour les spéculateurs et chasser les milieux populaires de la ville.

Ces enjeux ont été en partie masqués derrière une campagne de dénigrement de notre maire et tête de liste Jacqueline Rouillon.

Mais la perte de la municipalité n'est pas la fin de l'histoire. Les 300 militants réunis après le 2e tour ont décidé de poursuivre la formidable construction politique et humaine engagée.

Bruno Bessière. Publié dans Cerises.

Article