Peillon n'a pas le sens du rythme

Texte diffusé à la manif du 5 décembre par le FG :
Le rapport PISA est clair : les couches populaires de notre pays tirent de moins en moins profit de l'école ! Déjà les deux précédents ministres s'appuyaient sur les reculs (pas pour l'élite) de l'école pour lui taper dessus et continuer l'entreprise de démolition libérale (RGPP,suppression du samedi, des RASED, de la formation, nouveaux programmes, moulin à évaluation...). Peillon s'en sert de même sauf que lui est censé être de gauche donc défenseur de l'éducation et des couches populaires !
Dégradation des conditions d’apprentissage des élèves qui verront leur semaine d'« école » très alourdie. Dégradation des conditions de travail de tous les personnels, enseignants comme territoriaux. Dilution des foncions de l'école. Transfert de responsabilités pédagogiques aux communes. Renforcement des inégalités entre communes riches et communes pauvres. Mise en concurrence des écoles entre elles par « l’offre périscolaire »… Pour toutes et tous, c’est non : 100 000 grévistes le 14 novembre avec le soutien de la majorité des parents d’élèves.
On nous fait croire que l'école est condamnée à être un mauvais moment à passer. En musique on peut changer de rythme sans changer la durée du morceau. Et pour qu'un morceau soit réussit on se soucie aussi des notes, de l'harmonie... Comment discuter rythme scolaire sans se soucier du contenu et des cadences de travail qui ont augmenté pour compenser la baisse de temps de classe et assurer les programmes alourdis de 2008 dans des classes plus chargées ?
L'objectif éducatif aujourd'hui devrait être de lutter pour l'égalité ! Où sont les 80000 postes ? Le rétablissement des RASED ? La récupération des 60h du samedi pour les élèves ? Les contenus qui font sens ? Le plan numérique ?
Voilà qui changerait considérablement le rythme...
L'école doit être reconstruite sur des bases saines, l'Etat et la municipalité multiplient les personnels aux contrats de plus en plus précaires, des salarié(e)s jetables pour dégrader le sort des autres. Un pouvoir véritablement de gauche ne saurait tolérer un tel gâchi économique et surtout humain... les personnels doivent être titulaires à l'échelle nationale comme locale ! Sur de bonnes fondations il faudra alors embaucher les enseignants promis pour réduire les effectifs, permettre l'aide à tous les élèves en difficulté surtout là où ils sont le plus nombreux, mais aussi des personnels territoriaux pour apporter les aides nécessaires au fonctionnement des classes et des écoles.
Nous soutenons les syndicats des personnels et les parents qui se battent pour obtenir le retrait du décret et l’ouverture de négociations nationales sur une alternative à la semaine Darcos qui garantisse les mêmes droits sur l’ensemble du territoire d’une part, et des moyens supplémentaires non pas en fonction des ressources des communes mais en fonction des besoins sociaux, c’est à dire dans le cadre de l’éducation nationale.
Mais si on veut que ça change vraiment pour la jeunesse de ce pays il faut aussi que ça change pour les parents, avoir davantage de temps et de moyens à consacrer à ses enfants plutôt qu'être contraint de les envoyer à l'« école » du lundi matin au vendredi soir pour bosser ou chercher un boulot. Or ce gouvernement continue de subventionner les licenciements, de déréglementer le travail, de faire payer plus à ceux qui ont moins. Ce n'est pas de voir partir ses parents travailler le dimanche, ni ses grands parents jusqu'à 66 ans, ni de voir ses aînés dans la misère qui dessinera un avenir pour la jeunesse. Pour que ce soit l'humain d'abord un autre partage des richesses et du travail est nécessaire ! Prenez le pouvoir !