Portugal : Pas de miracles, des choix politiques !
Une situation économique moins catastrophique, une victoire électorale d'un Parti socialiste et de la gauche... Et la presse européenne se hâte d'évoquer des miracles !
Rien n'oblige à oublier une situation économique fragile, sur laquelle pèsent des années d'austérité et de régressions sociales imposées par la Troïka au nom de sa doxa ultralibérale. Si elle s'est partiellement améliorée c'est aussi parce que le gouvernement socialiste sortant, sous pression du Bloc de gauche et du PCP, a su faire des concessions sociales et répondre positivement à quelques unes des aspirations populaires.
Le Parti socialiste en recueille les fruits : malgré une forte abstention (45,5%), avec 36,5% des voix il remporte une victoire sans équivalent en Europe. Le Bloc de gauche avec 9,3% des voix conserve ses 19 députés, et malgré une légère érosion (il passe de 550 000 voix à 492 000) il confirme sa position de 3ème parti du pays. Le PCP avec 6,40% des voix subit un recul mais conserve 12 députés.
Les conditions semblent réunies pour que soit poursuivie une politique qui n'ignore pas les intérêts de la population. Catarina Martins porte parole du Bloc de gauche a indiqué que son parti était prêt à négocier avec le PS pour assurer une majorité parlementaire stable en rappelant les conditions posées pour un tel soutien : « La défense de celles et ceux qui vivent de leur travail, contre les exigences de la Troïka, la défense du droit du travail, la lutte contre la précarité, la défense des retraites, le sauvetage du service national de santé, le renforcement de l’investissement public pour faire face à la crise du logement, l’amélioration des transports en commun et l’urgence climatique ».
En France et en Europe, à gauche, on doit se féliciter des résultats électoraux des gauches portugaises. Et soutenir les exigences politiques portées par le Bloc de gauche.